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Durant la dernière décennie, les gouvernements israéliens ont échoué dans leur prévision « du lendemain ». On peut supposer que les conseillers d’Ariel Sharon qui ont élaboré le plan de désengagement de la bande de Gaza n’ont pas prévu que le tir de roquettes du Hamas et des autres organisations terroristes augmenterait de 500% (de 179 en 2005 à 946 tirs en 2006).

Dans le contexte des divergences apparues entre l’administration d’Obama et le gouvernement Israélien sur l’avenir de Jérusalem, il est important de discuter, d'ores et déjà, sur la question du « jour d’après ». Il ne fait aucun doute que le partage de Jérusalem augmentera considérablement la vulnérabilité des quartiers juifs. En se basant sur l’expérience du passé, il est probable que les organisations terroristes palestiniennes profiteront de cette vulnérabilité pour pouvoir attaquer les résidents juifs de Jérusalem par tous les moyens possibles comme elles l’ont fait depuis la bande de Gaza.

Certains affirment que le retrait d'Israël de certains quartiers de Jérusalem, se produirait que dans le cadre d’un accord de paix qui empêcherait la répétition du scénario de Gaza. Cependant, Israël a déjà signé en 1995, un accord intérimaire avec l’Autorité palestinienne et cela n’a pas évité des opérations terroristes à Jérusalem. Des tireurs d'élite palestiniens ont tiré régulièrement de Beit Jala, village sous contrôle absolu des Palestiniens, sur le quartier voisin de Guilo, où vivent plus de 27000 israéliens.

En septembre 2005, Avi Dichter, ancien chef du Shin Beit a déclaré avant la fin de son mandat que depuis l'an 2000 l’Autorité palestinienne n’a respecté aucun engagement de sécurité avec Israël. Dihter a mentionné explicitement les noms de Saeb Erekat et Yasser Abed Rabbo comme exemples de dirigeants palestiniens qui ont induit en erreur les responsables de la sécurité israélienne, les Egyptiens, et les Américains.

Dans ces conditions, Israël devrait prendre très sérieusement la possibilité réelle de nouvelles attaques terroristes même après avoir signé un accord formel avec les Palestiniens. Tout d’abord, il est probable que tout accord avec les Palestiniens susciterait un mécontentement car tous les objectifs ne seront pas atteints. Si Israël obtient la souveraineté sur le Mur des lamentations, dans le cadre d’un accord, d’éminents dirigeants religieux feront valoir que l'esplanade appartient au Whakf, car il s'agit selon la tradition musulmane de la place où le prophète Mohamed a attelé son cheval Bouraq, le coursier fantastique venu du paradis…Ensuite, il est très difficile d’évaluer l’attitude du futur gouvernement palestinien envers les organisations terroristes. Aujourd’hui, les forces "Dayton" de Salam Fayad fonctionnent bien pour la raison simple que l'armée israélienne assure la sécurité et la protection en Cisjordanie. Le Premier ministre palestinien a un but précis et souhaite voir prochainement la création d'un Etat palestinien. Toutefois, si Tsahal se retirait du territoire de Cisjordanie, les forces palestiniennes actuelles seront-elles capables de combattre le Hamas ou collaboreraient-elles avec lui, comme cela a été le cas durant la deuxième Intifada dans le cadre « des troupes nationalistes islamiques » sous le commandement Marouan Bargouti. Nombreux partisans sont favorables du partage de Jérusalem se basent sur une hypothèse totalement erronée selon laquelle Jérusalem Ouest est totalement juive et Jérusalem Est complètement arabe, et donc le partage de la ville serait simple. En 2000, le Président Clinton a suggéré que chaque quartier juif de Jérusalem deviendrait israélien et que tout quartier arabe ferait partie de l’Etat palestinien. Cette formule semble être raisonnable mais en pratique elle mènerait à un déclin de la sécurité dans la capitale. On ne peut pas considérer une ville qui ressemble à une tablette de jeu d’échecs ethnique et diviser ainsi la souveraineté entre cases rouges et noires.

Israël doit éclaircir sa position et insister sur la réalité complexe de la situation. L'Etat juif devrait refuser les nouvelles propositions pour le partage de sa capitale.