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Aujourd'hui, alors que nous fêtons le 62e anniversaire de l'indépendance d'Israël, ici au Québec, nous célébrerons aussi cet important événement entouré de nombreux amis. En ma qualité de diplomate, je me considère privilégié de servir auprès d'une province aussi ouverte et tolérante que le Québec.

Nous, Israéliens et Québécois, partageant les mêmes valeurs judéo-chrétiennes et des expériences historiques similaires, avons tenu à préserver l'identité de nos langues respectives, en réussissant à créer des sociétés modèles fondées sur la démocratie et le pluralisme. Ces dernières sont restées fidèles à nos riches héritages tout en absorbant et en intégrant des immigrants issus des quatre coins du monde.

En ce qui concerne l'économie et la culture, nous pouvons témoigner par exemple du fait que deux de nos métropoles cosmopolites, Montréal et Tel-Aviv, se sont transformées en des centres florissants, au rôle prépondérant sur la scène internationale dans les domaines de la technologie de pointe, du commerce, de la mode et des arts.

Autant les Québécois que les Israéliens sont reconnus pour leur esprit de bienfaisance et d'humanitarisme. Les récentes ententes bilatérales signées entre Israël et le Québec témoignent de ces valeurs communes, dont l'importance accordée à l'aide au développement, partout où cela est nécessaire. Le fait d'avoir précédemment servi comme ambassadeur dans un pays en voie de développement m'a permis de pleinement apprécier l'importance de la générosité et de l'implication du Québec en matière de développement durable.

Un des principes directeurs de la diplomatie israélienne a toujours été d'utiliser l'expertise acquise au fil des ans pour aider de jeunes pays à développer des infrastructures. Grâce à des programmes comme Mashav (Centre pour la coopération internationale), Israël a mis sur pied plusieurs projets dans des pays en voie de développement dans les domaines de l'agriculture, de la médecine, de l'exploitation rurale et de l'éducation. Pendant des années, Mashav a formé des milliers de personnes à travers le monde, y compris des Palestiniens, des Jordaniens, des Égyptiens, et même des stagiaires issus de pays avec lesquels Israël n'a pas de relations diplomatiques.

En Afrique, où Mashav et plusieurs ONG israéliennes opèrent, la population locale a grandement bénéficié de l'aide humanitaire israélienne. Une des expériences les plus émouvantes de ma carrière eut lieu au Cameroun, lorsque des ophtalmologistes israéliens installèrent des «camps oculaires» pour opérer des cataractes. C'était vraiment remarquable de voir les expressions de joie illuminer les visages de ceux qui ont recouvré la vue en quelques heures.

À l'instar de nombreux Québécois, les Israéliens ont été choqués par l'étendue de la catastrophe qui a frappé Haïti en janvier dernier. Plusieurs se souviendront sans doute qu'Israël a été le premier pays à y installer un hôpital de campagne, dans lequel une poignée de médecins ont pu prodiguer des soins médicaux d'urgence et assister des centaines de survivants du tremblement de terre.

L'aide humanitaire d'Israël en Haïti continuera grâce aux efforts déployés par Mashav qui construit un village pour enfants qui comprendra une école élémentaire, une aire de jeux, ainsi qu'une clinique médicale. Cette réaction rapide de l'aide humanitaire est caractéristique d'Israël devant des tragédies tout comme elle l'a été au lendemain de catastrophes naturelles telles que le tsunami dans l'océan Indien, les tremblements de terre en Turquie et en Arménie, ainsi qu'en cas de guerre et de souffrance humaine en Bosnie, au Rwanda et au Kosovo.

Donc, comme consul général d'Israël, je suis fier des valeurs communes que nous partageons ainsi que des synergies de nos deux sociétés qui se concrétisent par une importante coopération. Avec le passage des Grands Ballets canadiens de Montréal en Israël pour les festivités marquant le centenaire de la ville de Tel-Aviv et la signature de nouvelles ententes de coopération dans les domaines économique et universitaire, nous pouvons affirmer que nos deux sociétés n'ont jamais été plus proches l'une de l'autre. Ceci a été rendu possible évidemment grâce, en grande partie, au consensus et à la volonté sincère des trois majeurs partis de l'Assemblée nationale visant à renforcer les relations bilatérales avec mon pays.

Alors que nous entamons notre soixante-deuxième année d'indépendance, j'espère sincèrement qu'elle abondera en bonnes perspectives. Il serait bénéfique que nous continuions à explorer nos diverses similarités, tout en oeuvrant à l'essor de nos échanges politiques, économiques et socioculturels.

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Yoram Elron - Consul général d'Israël au Québec