C'est la troisième fois que Benjamin Netanyahou rencontre le président Obama à la Maison Blanche et cette fois-ci il est reçu en grande pompe et avec tous les égards. Le président américain a gommé la récente crise et a tiré les leçons du passé. Il réalise que l'Etat juif demeure l'allié le plus fidèle des Américains. Rien ne sert donc de palabrer et de mettre au pied du mur un Premier ministre élu démocratiquement au suffrage universel. Obama devrait comprendre que la politique du gouvernement Netanyahou applique la volonté de la majorité du peuple israélien. Elle représente une coalition majoritaire de droite dirigée par le Likoud. Obama et tous les chefs d'Etat occidentaux doivent respecter toutes les décisions du gouvernement Netanyahou en dépit du fait qu'ils désapprouvent et critiquent certaines.

Cependant, ce nouvel entretien à la Maison Blanche est crucial pour l'avenir d'Israël et du Proche-Orient et l'avenir des relations avec Washington. Deux sujets sont à l'ordre du jour, la reprise de négociations directes avec les Palestiniens et la menace omniprésente de l'Iran.

Obama n'est pas George Bush ni Bill Clinton et ses relations avec l'Etat juif ne sont pas affectives ni passionnelles. La renaissance de l'Etat d'Israël ne l'a guère bouleversé. Son comportement demeure glacial, celui d'un technocrate qui agira avant tout dans l'intérêt des Etats-Unis et surtout pour montrer aux yeux du monde que c'est bien lui qui dirige la planète et dicte son ordre du jour. Obama, lauréat du prix Nobel pour la paix, est assoiffé d'un succès spectaculaire au Proche-Orient.

Netanyahou est un sabra qui a vécu longtemps aux Etats-Unis. C'est un ancien commando d'une unité d'élite mais aussi un diplomate qui fut ambassadeur aux Nations-Unies. Le deuxième mandat qu'il exerce est le plus compliqué, le plus difficile, et le plus ingrat qu'a connu un Premier ministre israélien depuis 1a guerre de Kippour. Le fardeau est lourd et les responsabilités sont immenses. Devant les défis et les menaces, il doit se doter de nerfs d'acier et se conduire en chef d'Etat responsable mais pragmatique.

Le 27 septembre prochain mettra fin au moratoire du gel des implantations. C'est une décision gouvernementale que tous doivent en principe respecter y compris Netanyahou lui-même. Va-t-il céder à Obama et poursuivre le gel et notamment à Jérusalem Est? Va-t-il lever définitivement le blocus sur la bande de Gaza? Va-t-il reprendre les pourparlers directs avec les Palestiniens et accepter le dictat imposé pour poursuivre les négociations entamées par son prédécesseur Ehoud Olmert? Pour le moment, seuls Obama et Netanyahou sont capables d'apporter des réponses précises et claires.

Le peuple israélien a le devoir de savoir vers quelle destination se dirige ce gouvernement. Sans une initiative de paix propre à lui, sa crédibilité est mise en jeu et sa survie aussi.