Les media ont à peine mentionné deux déclarations importantes faites cette semaine, qui jettent un éclairage sur la nature du conflit palestinien avec Israël.
Deux déclarations importantes cette semaine ont jeté un éclairage sur la nature du conflit palestinien avec israël. Toutes deux ont été à peine relevées dans les media.
Samedi, le journal ‘Al Hayat’ publié à Londres rapportait que le président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas a remis au médiateur des USA George Mitchell une lettre détaillant un nombre de concessions qu’il ferait à l’égard d’Israël dans un traité de paix final. Elles comprennent la volonté d’accepter une souveraineté israélienne permanente sur le quartier juif de la vieille ville de Jérusalem et sur le Mur Occidental. L’article d’Al Hayat a reçu une couverture enthousiaste et étendue dans les media israéliens et dans les supports de presse à travers le monde.
Ce qui était à peine mentionné, c’est que quelques heures après que l’article ait été diffusé sur les ondes, le négociateur en chef d’Abbas, Saeb Erekat a catégoriquement nié toute l’affaire. Dans un entretien sur Radio Israël, Saeb Erekat a dit que l’histoire était fausse.
Abbas a reçu une véritable adulation dans la couverture de presse en Israël ces derniers jours. La semaine dernière, il a fait vibrer les media hébraïsants quand il a invité des journalistes israéliens à une fête somptueuse dans ses Quartiers Généraux de Ramallah. Puis l’histoire d’Al Hayat est sortie. Perdue dans l’excitation, l’apologie de l’archi-terroriste Muhammad Daoud Oudeh mort en fin de semaine. Oudeh était le cerveau de l’OLP lors du massacre de onze athlètes israéliens pendant les Jeux Olympiques de Munich en 1972. Abbas lui-même a servi d’ordonnateur des dépenses de l’opération.
Comme ‘Palestinian Media Watch’ l’a rapporté, dans un message de condoléances cité dans le journal ‘Al Hayat al Jadida’ contrôlé par Abbas, « un merveilleux frère, dur et entêté, un combattant implacable », et il le décrivit comme « l’un des dirigeants proéminents du mouvement Fatah ».
Ainsi, pendant que les media locaux et internationaux ont bondi sur l’histoire Al Hayat comme preuve que les Palestiniens veulent sérieusement la paix, ils ne sont pas parvenus à mentionner que leur espoir est fondé sur une histoire que les Palestiniens nient eux-mêmes. De même, dans leur précipitation pour adouber Abbas, ils ne sont pas parvenus à rapporter sa glorification d’un meurtrier de masse non repentant, qui commanda l’escadron terroriste auteur du massacre des athlètes olympiques israéliens.
Ces déclarations d’officiels palestiniens que les media caractérisent habituellement comme des « modérés », démontrent combien le discours sur le Moyen Orient est devenu profondément déformé et largement sans pertinence. Comme les Palestiniens « modérés » insistent sur leur manque d’intérêt pour une coexistence pacifique et un compromis territorial avec Israël, une nouvelle couverture en Israël et dans le monde occidental est dominée par d’autres questions. En particulier la discussion des perspectives de paix entre Israël et le Palestiniens est dominée par une discussion sans fin sur les communautés juives de Judée et de Samarie et les quartiers juifs à l’Est, au Sud et au Nord de Jérusalem.
L’exemple récent le plus flagrant de cette distorsion a été un article de 5.000 mots dans le ‘New York Times’ de mardi concernant les contributions des œuvres caritatives américaines à ces communautés juives. Intitulé : « Fonds d’aide aux implantations exemptés de taxes sur la Rive Occidentale », le rapport était co-rédigé par cinq journalistes du ‘Times’. C’était le résultat de semaines de recherches. Et remarquablement, le Times a choisi de la publier sur sa ‘Une’ au-dessus de la partie inférieure, le jour même où le premier ministre Benyamin Netanyahou rendait visite à la Maison Blanche.
L’article du ‘Times’ est un modèle de manuel d’agression motivée idéologiquement des media contre la réalité du Moyen Orient. De quelque façon que vous l’examiniez, c’est un affront prémédité à la notion même du rôle d’un journal qui est de rapporter des faits plutôt que de fabriquer des nouvelles destinées à former les perceptions et à esquiver le débat.
L’article s’étire en longueur pour discréditer les citoyens américains qui font des donations déductibles de leurs impôts, à des organisations qui apportent un soutien légal aux communautés juives de Judée et Samarie et aux quartiers juifs du Sud, du Nord et de l’Est de Jérusalem. Il dépeint un tableau sinistre de telles contributions et des donateurs et les accuse de saper activement la politique étrangère des USA.
Les donateurs, nous dit-on dès les premières lignes de l’article, sont le croquemitaine de la Gauche – Chrétiens évangéliques et Juifs religieux Ce sont des acteurs inacceptables au Moyen Orient parce qu’ils croient tous les deux que la maîtrise de la Judée et de la Samarie par les Juifs précède la venue du Messie.
Réagissant à l’article du Times, la revue ‘Honest Reporting’ publiée mercredi a noté que l’article semble être le produit d’une collusion active entre le Times et l’organisation radicale Gush Shalom, antisioniste, exonérée d’impôts. Comme le relaie ‘Honest Reporting’, en juillet 2009, Gush Shalom a envoyé un communiqué à ses partisans appelant à la mise en route d’une campagne qui « associe une action légale et une défense publique destinées à refuser le statut d’exemption fédérale d’impôts aux organisations caritatives américaines soutenant les activités d’implantation ».
L’article du Times comporte tous les stigmates d’une campagne politique. D’abord, malgré les vaillants efforts de cinq journalistes du Times, les articles ne démontrent aucune activité illégale. Au mieux, l’enquête sur plus de 40 organisations apportant des fonds aux communautés juives qu’ils haïssent, à Jérusalem, en Judée et en Samarie, ont montré que moins d’une poignée d’entre elles sont coupables de médiocres pratiques comptables.
Si l’on suppose que la conclusion très raisonnable d’Honest Reporting sur l’article du Times est le produit d’une collaboration entre le journal et des groupes antisionistes radicaux, son caractère hypocrite est choquant. En le publiant, le Times reproche précisément le comportement qu’il met en avant contre les organisations enquêtées, pour les punir de l’avoir soi-disant adopté. A savoir, au service d’organisations radicales bénéficiant de la déduction fiscale, le Times cherche à saper la politique étrangère des USA. Au cours des quatre décennies passées, la politique étrangère des USA a été de maintenir une alliance stratégique avec Israël. Le but des groupes comme Gush Shalom alignés sur le Times est de saper cette alliance en discréditant et en criminalisant ceux qui veulent la renforcer et la maintenir.
L’article du Times utilise un langage et de sombres insinuations pour créer l’impression qu’il y a une traîtrise et un mal pesant sur les contributions aux communautés juives et les quartiers de Judée, Samarie et Jérusalem. Par exemple, l’article prétend : « Les donations aux mouvements des implantations se distinguent [d’autres contributions caritatives qui font avancer les objectifs de la politique étrangère des USA] à cause de la centralité de la question des implantations dans les pourparlers en cours et du fait que Washington a constamment refusé d’autoriser Israël à utiliser l’aide du gouvernement américain dans les implantations. Les réductions d’impôts pour les donations restent largement non remises en cause, et non contrôlées par le gouvernement américain ».
Ce que le Times ne parvient pas à reconnaître, c’est pourquoi ces donations sont « largement non remises en cause et non contrôlées » : parce que c’est le droit constitutionnel des citoyens américains de contribuer à des organisations caritatives qui font la promotion d’objectifs politiques, même si ces objectifs – comme ceux de Gush Shalom – sont antithétiques avec la politique des USA tels que déterminée par le gouvernement des USA.
Le Times allègue que ces communautés sont illégales. Son autorité dans cette allégation n’est pas supérieure à celle du négociateur palestinien Saeb Erekat. Erekat a opiné sur l’article du Times : « Les implantations violent la loi internationale ».
La vérité est que les communautés israéliennes au-delà des lignes d’armistice de 1949 sont légales. Mais même si l’on devait accepter l’argument qu’elles sont illégales, on accepterait l’argument fondé sur les termes de la 4ème convention de Genève de 1949 qui empêche les puissances occupantes de transférer leur population vers les zones sous occupation.
Il n’existe aucune interprétation possible de la convention qui pourrait interdire le mouvement volontaire d’Israéliens en Judée, Samarie et dans les quartiers de Jérusalem d’après 1967. De même, il n’y a aucune interprétation possible de la convention qui puisse interdire la mise à disposition d’un soutien financier aux Israéliens qui viennent volontairement dans les zones en question. Pourtant, c’est précisément ce mouvement volontaire indiscutablement légal de Juifs vers ces zones – dont le Times reconnaît qu’il est souvent fait contre le souhait des gouvernements d’Israël – que l’article du Times attaque.
En bref, aussi bien l’assertion du Times qu’il y aurait quelque chose de problématique légalement au sujet de ces donations est aussi grotesque en ce qui concerne la loi américaine que la loi internationale. D’un point de vue journalistique, plus grave que la décision du Times de polémiquer précisément sur le comportement qu’il cherche à criminaliser quand il est utilisé par ses antagonistes politiques Chrétiens et de la Droite juive ; plus grave encore que la fausse description de la loi dans l’article, il y a la tentative évidente de cet article d’obscurcir le principal problème sur les questions de la terre en Judée et en Samarie, dans le but de fabriquer un tableau faux mais idéologiquement sympathique de la situation sur le terrain.
Le Times finit seulement par faire allusion – et obscurcir – le vrai problème sur les questions de la terre dans le 58ème paragraphe de l’article. Le Times rapporte : « Des comités juridiques islamiques ont menacé de mort des Palestiniens qui vendent à des Juifs une propriété dans les territoires occupés ». Vraiment, alors que cela peut être vrai, ce n’est pas le problème. Le problème, c’est la deuxième loi promulguée par l’AP – quelques semaines seulement après qu’elle fût mise en place en 1994 – a criminalisé toutes les ventes de terre arabe aux Juifs comme un crime passible de la peine de mort. Depuis 1994, nombre d’Arabes ont été tués aussi bien lors d’exécutions judiciaires et extrajudiciaires pour avoir vendu de la terre aux Juifs.
Cette décision ouverte, pour cacher le fait que depuis 1994, l’AP à disséminé des escadrons de la mort pour tuer aussi bien des Arabes palestiniens qu’israéliens, suspects de vendre de la terre aux Juifs, est une erreur choquante de conception des standards journalistiques. Alors que le Times a requis cinq journalistes pour travailler pendant des semaines pour conclure qu’il n’y a absolument rien d’illégal dans les opérations de groupes caritatifs américains qui soutiennent des communautés juives que le Times souhaite détruire, le Times n’aurait pas eu besoin d’investir la moindre ressource pour découvrir que l’AP tue tout Arabe qui vend de la terre aux Juifs. L’AP n’a fait aucun effort pour cacher cette politique. Elle est de notoriété publique pour tous ceux qui veulent voir la réalité.
Et c’est bien là le vrai problème ici. La totalité de « l’enquête » du Times sur les groupes caritatifs américains qui soutiennent des communautés juives et des quartiers en Judée, Samarie, et à Jérusalem est une tentative éhontée d’un journal important pour cacher les vrais problèmes prolongeant le conflit palestinien avec Israël. Ces problèmes – démontrés par l’apologie d’un meurtrier de masse par Abbas, par le déni d’Erekat qu’Abbas ait le moindre intérêt dans un compromis avec Israël, ainsi que la politique de l’AP de tuer tous les Arabes qui vendent de la terre aux Juifs – ne rendent pas service à l’objectif du Times de reprocher l’absence de paix à Israël en général, et à la Droite israélienne et à ses partisans aux USA en particulier.
Ainsi, 17 ans après le commencement du soi-disant processus de paix entre Israël et l’OLP, et dix ans après que l’OLP ait détruit ce processus en lançant une guerre terroriste contre Israël, et quatre ans et demi après que les Palestiniens aient élu le Hamas pour les diriger, nous sommes toujours figés dans un discours distordu et hors sujet sur le Moyen Orient. Nous sommes enlisés dans une ornière parce que ces organes de media motivés politiquement et idéologiquement, font cause commune dans le monde avec des groupes radicaux cherchant à saper la souveraineté nationale d’Israël et à mettre fin à son alliance avec les USA. Ensemble, ils fabriquent des nouvelles qui n’ont aucune relation avec la réalité ou avec les vrais défis auxquels sont confrontés ceux qui cherchent la paix au Moyen Orient. Mais évidemment, pour le New York Times, c’est ce qu’il lui faut pour faire du tirage.