L'Égypte propose la tenue d'élections en Cisjordanie et dans la bande de Gaza en juin

Riad — Le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Méchaal, a déclaré hier que son organisation était en passe de sceller sa réconciliation avec le Fatah, faction palestinienne rivale.


«Nous avons fait de grands pas vers la réconciliation», a dit Méchaal aux journalistes au ministère saoudien des Affaires étrangères, après avoir rencontré des responsables saoudiens à Riad. «Nous en sommes désormais dans les dernières étapes.»


L'Égypte, en vertu d'un plan visant à réconcilier le Hamas et le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, propose la tenue d'élections présidentielle et législatives en juin en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.


«Nous sommes tous convenus que la signature [de la réconciliation] aurait lieu au Caire», a ajouté Khaled Méchaal.


Azzam al-Ahmad, un responsable du Fatah, a déclaré à Reuters que son mouvement avait déjà accepté la proposition égyptienne et que la balle était dans le camp du Hamas. «Nous exhortons le Hamas à signer cet accord afin que nous puissions commencer à l'appliquer», a-t-il dit.


Un autre représentant du Fatah, Zeyad Abou EJin, a estimé pour sa part que Méchaal n'avait rien proposé de nouveau en se rendant à Riad. «Le peuple palestinien et le Fatah attendent que le Hamas signe le document égyptien afin que la réconciliation puisse être scellée», a-t-il dit.



Le rôle particulier de Riad


Après avoir rencontré le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al Faiçal, Méchaal a dit son espoir de voir Riad continuer à jouer un rôle aux côtés de l'Égypte et d'autres pays arabes pour que les Palestiniens demeurent unis.


«Nous espérons que le royaume jouera un rôle particulier, aux côtés de l'Égypte et des pays arabes, pour être garants de la réconciliation palestinienne et nous aider à unifier la position des Palestiniens et à inciter les Arabes à faire face à des autorités israéliennes qui n'en font qu'à leur tête», a-t-il dit.


Le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza par les armes en juin 2007, reléguant depuis lors l'influence du Fatah à la seule Cisjordanie.


L'Arabie saoudite soutient le Fatah, aussi une visite de membres du Mouvement de la résistance islamique, et à plus forte raison de Khaled Méchaal, était-elle le gage d'une volonté de médiation de Riad.


La visite de Méchaal fait suite à une visite d'État de Mahmoud Abbas dans le royaume wahhabite. L'émissaire de paix du président américain Barack Obama, George Mitchell, doit lui aussi se rendre à Riad dans les jours à venir. Le Hamas, qui a le soutien de l'Iran, ne reconnaît pas le droit à l'existence de l'État d'Israël et s'oppose à la stratégie du Fatah consistant à vouloir négocier un accord de paix définitif.


Le Hamas n'appartient pas à l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui a été créée en 1964 et fait figure, aux yeux de la communauté internationale, d'organisme représentatif des Palestiniens.

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