La décision d'hier oblige le gouvernement à changer la loi d'ici un an. Mais pendant cette période de grâce, cinq musulmans soupçonnés de liens avec des organisations terroristes continueront de faire l'objet de la mesure controversée.

La décision d'hier oblige le gouvernement à changer la loi d'ici un an. Mais pendant cette période de grâce, cinq musulmans soupçonnés de liens avec des organisations terroristes continueront de faire l'objet de la mesure controversée.

Adil Charkaoui

D'origine marocaine, résident permanent depuis 1995, Adil Charkaoui a été arrêté à Montréal en mai 2003. Les autorités canadiennes soupçonnent M. Charkaoui d'appartenir à une cellule dormante d'Al-Qaeda à Montréal et d'entretenir des liens avec le Groupe islamique combattant marocain qui a organisé les attentats de Madrid et de Casablanca. Détenu à Montréal de mai 2003 à février 2005, M. Charkaoui a été remis en liberté, moyennant une caution et le respect d'une longue liste de conditions. Cependant, la Cour lui permet depuis peu de travailler comme enseignant dans une école secondaire.

Mohamed Harkat

Le gouvernement soutient que cet immigrant algérien appartient au réseau de ben Laden, qu'il a participé à un camp d'entraînement en Afghanistan et qu'il a des liens avec des extrémistes de l'Afghanistan, du Pakistan et de la Tchétchénie. M. Harkat a épousé une Franco-Ontarienne en 2001. Il a été arrêté en 2002. Il a passé quatre ans derrière les barreaux. En juin dernier, il a été remis en liberté très surveillée. Il ne peut quitter la maison que trois fois par semaine.

Hassan Almrei

Ce réfugié d'origine syrienne a été arrêté à Toronto en octobre 2001. Le Canada le soupçonne d'avoir des liens avec Oussama ben Laden et son réseau terroriste. Détenu au centre de détention MetroWest à Toronto, il a été transféré à la nouvelle prison de l'immigration à Millhaven en avril 2006. Il conteste ses conditions de détention et a entrepris deux grèves de la faim en moins d'un an. La seconde dure maintenant depuis plus de deux jours. Il n'a pas de famille au Canada.

Mohammad Mahjoub

Cet ingénieur d'origine égyptienne vivait avec sa femme et ses deux enfants dans la région de Toronto quand il a été arrêté en juin 2000. Les autorités canadiennes le soupçonnent d'appartenir à une organisation terroriste égyptienne. De 2000 à avril 2006, M. Mahjoub a été détenu au centre de détention MetroWest. Pour améliorer ses conditions de détention, il a fait trois grèves de la faim successives. En avril dernier, les autorités canadiennes l'ont lui aussi transféré au centre de surveillance de l'immigration de Millhaven, en banlieue de Kingston, à plus de deux heures de Toronto. Il a à nouveau contesté ses conditions de détention en jeûnant. La semaine dernière, la Cour fédérale a décidé de le libérer. Comme M. Harkat, il sera assigné à résidence. Sa libération devrait avoir lieu la semaine prochaine.

Mahmoud Jabbalah

D'origine égyptienne, ce musulman dans la quarantaine, père de six enfants, a été arrêté à Toronto en août 2001. Le gouvernement le soupçonne d'appartenir à l'organisation terroriste égyptienne al-Jihad. Il a lui aussi participé à plusieurs grèves de la faim pour obtenir des modifications à ses conditions de détention, dont une qu'il poursuit présentement.

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